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Tomás Amorim artwork

Tomás Amorim

Amoureux des montagnes et initialement formé en géographie, Tomás Amorim approche la photographie sous un angle subversif tout à fait inédit. La question centrale de ses expérimentations est celle de la continuité entre ce qui est photographié et la forme finale de l’objet photographique. Révélant de fait la caractéristique principale de ce medium : la coupure opérée entre le volume de ce qu’il capte et la planéité de son résultat.

La recherche du dépassement de celle-ci moule le travail que l’artiste présente lors de la 7ème édition du Salon A ppr oc he, guidé par des interrogations telles que : comment donner corps à la photographie ? comment figer la présence même de la lumière, et non uniquement ce qu’elle révèle ? Auxquelles il répond par une série d’expérimentations retournant les usages du medium et ancrées dans un dispositif aux apparences simples. Plâtre, béton, feuilles de papier, émulsion photosensible et lampe de téléphone semblent ainsi lui suffirent pour donner corps à une intuition émanant, confie-t-il, de ses mains.

Après avoir travaillé le papier en le pliant selon des tracées rappelant les vallées, montagnes et plaines chères à son imaginaire, l’artiste coule sur ses délicates et éphémères sculptures une couche de plâtre ou de ciment. Une fois sèche, la moulure est photosensibilisée au bichromate de potassium ou bien à l’émulsion gélatino-argentique liquide. Et, enfin, toujours dans le noir total, l’artiste projette sur ses plaques un flash de lumière rasante, laquelle en fait ressortir les reliefs en même temps qu’elle en inscrit les ombres portées au cœur de la matière.

Une fois l’étape de développement terminée, les objets hybrides de Tomás Amorim portent tant les traces du passage du temps que celle du travail manuel de l’artiste et de la lumière. Les piliers originels de la photographie se rejoignent ainsi, révélés, et ouvrent des horizons encore inexplorés à ce que peut être et devenir le medium. Avec Monticolæ, l’instantanéité de la réaction chimique rencontre la lenteur du façonnage manuel et nous propose une expérience photographique hors de tous sentiers battus, unique et contemplative.

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